Les petits viticulteurs argentins crient haro sur l’agriculture transgénique
CORDOBA, ARGENTINE – C’est avec beaucoup de soin que Silvetri, un petit producteur de vin dans la province de Cordoba en Argentine, verse une bouteille de Pinot noir dans un verre, au beau milieu de son vignoble, à l’heure du coucher de soleil. Alors qu’il penche quelque peu son verre et en verse une partie en bouche, il note la subtile présence de fruits rouges.
Cet homme, âgé de près de 40 ans, produit du vin rouge depuis près d’une décennie, notamment des cépages tels que Cabernet Sauvignon, Merlot, Syrah et Pinot noir. Il dispose d’un bar boisé dans la chambre arrière de sa maison de campagne, à quelques mètres de son vignoble. Il y offre une dégustation de divers vins à ses clients ainsi qu’aux voyageurs passés par là.
Silvetri produit du vin « agro-durable ». Il crie haro sur l’agriculture transgénique en vogue dans le pays et refuse de pulvériser des pesticides sur son champ. « Il y a seulement quatre viticulteurs sur les 70 du village qui n’utilisent pas de produits agrochimiques, » s’inquiète-t-il. L’Argentine est, en effet, excessivement convertie à l’agriculture transgénique depuis les années 1990. Celle-ci fait des ravages sanitaire et environnemental considérables.
Le doute s’installe dans l’industrie viticole quant à l’usage excessif de produits agrochimiques, car ce pays d’Amérique du Sud est le cinquième producteur de vin au monde. Les Jésuites ont planté les premiers vignobles de la région dans la province de Cordoba au 16e siècle. L’Argentine a un terroir bien adapté qui lui permet de produire différents cépages. Le Malbec, très tannique et de couleur intense, est la variété emblématique de la nation, qui dispose de la plus grande superficie de ce cépage.
Ce reportage de photos a été publié dans The Huffington Post le 19 avril 2015. Cliquez ici.