Affront pour le Boca Juniors
LA BOMBONERA – Scandale et attaque chimique sur la pelouse de Boca Juniors. Le match « Superclasio » entre l’équipe bleu-jaune et River Plate a été suspendu lors du 8e de finale de la Copa Libertadores le 14 mai 2015 à Buenos Aires.
C’est un affront international pour les partisans de Boca. L’enjeu et la tension sont insoutenables dans le stade de la Bombonera, dans le quartier coloré de La Boca. Cela fait 11 ans que ces deux équipes principales d’Argentine ne se sont pas affrontées lors de cette coupe régionale.
Dans le stade enflammé, les uns se rongent les ongles. Les autres se prennent la tête entre les mains. Les partisans de Boca Juniors de « la doce » (douze en espagnol), en particulier, mettent de l’ambiance dans le stade avec de la musique et des chants mythiques.
Quelques minutes après une première mi-temps 0-0 plutôt pauvre en action, des fanatiques du Boca Juniors ont envoyé des bombes lacrymogènes sur quatre joueurs de River Plate. À la suite d’une heure de discussion sur la pelouse entre joueurs, délégués de la Confédération sud-américaine de soccer (Conmebol), docteurs et arbitre, le match de l’année a été suspendu.
Les 60 000 spectateurs, furieux, ont hué la décision. La plupart ont également refusé d’évacuer le stade. Ils ont ensuite proféré des insultes contre les joueurs du River Plate, les accusant de vouloir déstabiliser l’équipe adverse. « On va vous envoyer au cimetière rempli de poules », ont scandé certains. « River fait partie de la [division] B», d’autres ont chanté. « River, dis-moi ce que tu ressens d’avoir joué en national. »
Les rumeurs ont rapidement été démenties lorsque les médecins ont déclaré que les joueurs souffraient d’une brûlure au second degré aux yeux. Ils ont ensuite été emmenés à l’hôpital.
L’issue du match demeure incertaine. La Conmebol prendra une décision aujourd’hui. Le match pourrait être reprogrammé ce week-end, mais les joueurs ont besoin de 72 heures de repos. La Conmebol pourrait aussi accorder la victoire à River Plate.
Les rivalités entre les deux équipes argentines, qui durent depuis près d’un siècle riment souvent avec violence. Cela fait plusieurs années que les partisans de Boca Juniors et River Plate – mais également d’autres équipes rivales – ne s’assoient plus dans le même stade, afin d’éviter un quelconque risque. Plusieurs fans ont péri au cours des dernières années à la suite de violences entre partisans.
Le « Superclásico » reste néanmoins immortel dans un pays où le soccer est religion. Le vainqueur du match, lorsque la décision sera prise, affrontera le club brésilien de Cruzeiro pour les quarts de finale de la Copa Libertadores.
Ce reportage de photos a été publié dans The Huffington Post le 15 mai 2015. Cliquez ici.